L’effet thérapeutique des magasins
Quand je suis triste, je vais faire les magasins et ça va mieux. Je ne suis pas une acheteuse compulsive car la plupart du temps, je n’ai besoin de rien et ressors donc du magasin les mains vides. Mais alors, pourquoi me rendre dans un centre commercial si ce n’est pour rien acheter ?
Et bien, je m’y sens bien. J’y croise des gens, sûrement plus tristes que moi mais aussi bien plus heureux. Et le plus souvent, cela me remonte le moral. J’arpente les rayons, sans avoir besoin de rien. Le plus souvent, je me perds littéralement dans le rayon décoration d’intérieur. Je me perds dans ce mélange de bien-être, de couleurs, de douceur, de réconfort. Je teste un canapé ou l’autre en m’y sentant bien, en me disant qu’il serait idéal pour moi, même s’il est très improbable que ce gigantesque canapé rentre dans ma minuscule pièce. Mais bon, on a le droit de rêver, non ?
C’est tout à fait ça, rêver. Ces escapades, peu importe dans quel magasin, me permettent de rêver un peu. Je suis néanmoins très vite rappelée à la réalité par la taille de l’objet, par sa non utilité dans la vie de tous les jours ou le plus souvent, par son prix. En effet, tout est cher aujourd’hui, je ne vous apprends rien. Heureusement que le fait de respirer est encore gratuit auquel cas, il y aurait eu de nombreux morts en un rien de temps. Oui, je suis négative mais rappelez vous, je suis triste.
Alors, je sors faire les boutiques. Plongez avec moi dans l’univers d’une boutique de vêtements, dans l’ambiance d’un magasin de sons et lumières, dans le mélange d’odeurs d’un magasin de chaussures ou encore dans la monotonie d’un supermarché. En s’imprégnant de l’ambiance, aussi différente soit-elle selon le lieu, il est tout à fait possible d’en retirer le meilleur, de ne rien acheter et d’en ressortir plus heureux que lorsque l’on a franchi la porte d’entrée.
Je ne ressemblerai jamais à Rebecca dans le film « Confessions d’une accro du shopping » réalisé en 2009 (non, tout cela ne nous rajeunit pas, désolée), ce personnage qui ressortait de chaque boutique, munie de plusieurs sacs contenant ses achats et pendants à chacun de ses poignets. Je ne suis pas du tout accro au shopping, mais j’aime ça. J’achète ce dont j’ai besoin, avec comme tout le monde, des craquages occasionnels. Je sais tout à fait passer la porte d’entrée d’un magasin en tirant la tête, parcourir les rayons, m’émerveiller devant différents articles et ressortir avec le sourire aux lèvres et les mains vides.
Je crois que les gens que j’y croise y sont pour beaucoup dans la remontée de mon moral car ils sont nombreux et de tous types. Ils ont leurs réactions et leurs mimiques bien à eux, certains sont même marrants, d’autres sont plutôt dégoûtants. Comme le gamin qui se promène, la morve au nez ou qui se fourre le doigt dans le nez à la moindre occasion pour finir par manger ses crottes (de nez). Berk. Ou celui qui parcourt les rayons en courant et qui finit par tomber, ce gamin-là me fera toujours rire. Par contre, celui qui est perdu, qui cherche sa maman, me fait toujours beaucoup de peine. A l’inverse de celui qui pique une crise parce qu’il n’a pas ce qu’il veut, celui-là m’énerve fortement.
On y retrouve aussi « les p’tits vieux », comme j’aime les appeler. A mon grand désespoir, je tombe souvent sur les plus emmerdants, je ne rencontre jamais les gentils, ceux qui ne demandent rien à personne, qui font leurs courses tranquillement et qui tracent leur route. Je tombe sur ceux qui bloquent tout le rayon avec leur caddie, ceux qui vous heurtent car ils changent de direction tout d’un coup, ceux qui râlent, qui se plaignent car ils ne trouvent pas ce qu’ils veulent. Ceux qui parlent tout seuls mais juste à côté de vous, à croire qu’ils s’adressent à vous mais en fait, pas du tout ! Ils se parlent à eux-mêmes, réfléchissent à haute voix et finissent par râler car vous êtes devant l’objet du rayon qu’ils regardaient justement. Il faut toujours beaucoup de patience avec eux car ils font partie de notre monde, nous devons faire avec, vivre avec eux. Car oui, ils étaient là avant nous donc nous devons nous y faire et nous leur devons le respect.
A la suite de mes éventuels choix et achats, arrive le passage en caisse et là, soit vous êtes chanceux, soit vous ne l’êtes pas. Le ou la caissière peut être ou non agréable, rapide, compréhensible, pressée ou encore malpolie. C’est selon votre chance, karma ou appelez ça comme vous voulez. Et une fois le passage en caisse effectué, vous ressortez ou non avec les bras chargés de paquets.
Personnellement, peu importe si je ressors avec des achats ou non. Le fait de rentrer dans le magasin, d’en faire le tour, de croiser les gens marrants ou non, ça m’a simplement changé les idées et je trouve cela déjà très positif. C’est sûr que c’est bien mieux de ressortir avec l’objet que l’on cherchait depuis quelques mois et que l’on avait pas encore trouvé mais simplement vu dans une publicité papier ou une autre pub suggérée sur Facebook.
Ce que j’aime aussi, c’est ressortir du magasin en ayant fait une affaire, pendant les soldes par exemple ou lors d’une liquidation de stock. Ressortir avec un article dont on connaît la valeur, au prix bradé, c’est juste l’extase. Bref, le shopping a sur moi un effet thérapeutique même si je n’achète bien souvent rien pour moi mais plus souvent pour les autres. Par cette petite visite en magasin, je me change les idées et ça va mieux. Cette distraction ne me revient pas chère et se trouve être bien souvent gratuite et bienfaisante.
Bien sûr les sorties, les week-end prolongés, les petites escapades et les vacances à l’étranger ont également un effet extrêmement positif sur ma santé et mon bien-être. Mais commençons par de petites étapes car le chemin vers le bonheur est long et semé d’embûches. À vous de les éviter et de semer sur votre route des moments de joie purs et simples. Le bonheur n’en sera qu’encore meilleur !