Les rayons de ma lumière
Tout le monde me dit que je suis un rayon de soleil. Qu’en une seule visite, j’ai égayé leur journée ou leur moment passé avec moi. Mais j’ai l’impression que ma lumière intérieure est éteinte.
Je me sens lasse, lourde, incomprise et surtout inutile. Et ça commence à devenir pesant. J’ai l’impression que je m’enfonce dans cette situation, sans savoir comment en sortir. Dans la vie de tous les jours, rien ne va plus, au niveau famille, amis, relationnel en général. J’essaie de rester posée et calme, sans m’énerver parce que ça n’en vaut pas la peine, tout simplement. Mais je n’y arrive plus du tout.
Dès que je discute avec quelqu’un et qu’un sujet un peu délicat arrive sur le tapis, je m’emporte assez vite. Ma réaction est inappropriée et je ne sais réagir autrement car je suis prise dans un tourbillon de sentiments qui me perturbe autant qu’il me dérange. Ce tourbillon m’enlace et ne me quitte plus, tout au long de la conversation. Je ressors de chaque échange, d’autant plus fatiguée, vidée et déçue de moi-même et de mon comportement.
Et je m’en veux d’avoir agi ainsi car rien ne le justifiait, je n’aurais tout simplement pas dû.
Alors, je sors, non pas en boîte de nuit, mais je sors dehors. Je sors de la maison, de mon environnement familier et je pars me balader, dans le jardin, dans les bois, dans les sentiers. Je me perds et je crois que ça me fait du bien.
Lorsque je reviens vers la maison, je croise mon chat et cette petite boule de poils, qui se colle à moi, me fait un bien fou ! Tout son amour (pour avoir des croquettes) est une réelle bouffée d’air frais.
J’aspire le temps ou mes buissons, arbustes et fleurs plantées auront poussé, quand je pourrais les regarder, les sentir et peut-être cueillir quelques fleurs afin d’en faire un joli bouquet et d’en agrémenter mon intérieur.
Pendant que je fais ça, que je me perds, que je cueille et que je me promène, je ne fais rien d’autre et surtout, je ne pense à rien d’autre. J’essaie donc, le plus souvent, de me plonger dans cet état d’esprit ou plutôt dans cette situation, la journée.
Pour ce qui est de la nuit, je n’ai pas encore trouvé de réelle solution. Ces temps-ci, je fais énormément de cauchemars. « Pourquoi ? » me diriez-vous, je n’en ai aucune idée. Et j’ai beau être très fatiguée, une fois couchée, bien emballée dans ma couette, rien. Le sommeil ne me gagne pas, il ne se passe rien. Je suis là, allongée, les yeux fermés, comme d’habitude, mais rien. Je n’ai apparemment pas droit au repos.
Les heures passent, je regarde le plafond de désespoir, je me tourne et me retourne et à un moment, je tombe endormie. Le sommeil me gagnant, les cauchemars arrivent, en masse, ils sont nombreux. Ils me chamboulent autant qu’ils me dérangent, ils sont d’un non-sens total. Des gens qui me sont proches meurent ou se font enlever, des accidents de voiture se produisent dans lesquels je suis impliquée et je finis par me réveiller un matin d’école secondaire avec un examen de mathématiques à faire pour lequel je n’ai évidemment pas étudié.
Les mauvais rêves me donnent rendez-vous toutes les nuits, d’une gravité extrême ou non, ils peuvent être très longs comme très courts, mais je me réveille à la fin de chacun d’eux, sans exception.
Ceci, car l’intensité que met mon cerveau pour me raconter de telles catastrophes ou idioties est tellement forte que tout me paraît réel. Lors de chaque réveil, je me demande où je suis, ce que je fais là et surtout : Pourquoi moi ?
Alors oui, j’ai perdu ma lumière. J’essaie pourtant d’être positive, de voir mes amis et ma famille plus souvent pour qu’ils me changent les idées et pour passer du temps de qualité avec eux, même sans rien dire. Les voir me fait déjà extrêmement plaisir. Seulement j’ai à chaque fois peur de mal me comporter, de mal réagir et surtout, de les décevoir, encore.
Les rayons de ma lumière ou du soleil que je représente sont bien là, mais ils sont ternes, comme éteints. Je ne crois pas pouvoir les rallumer d’ici peu. Il va me falloir un bout de temps non négligeable. Je pense néanmoins que j’arriverai à rallumer tous les rayons de mon soleil, un à un. Cela me prendra le temps qu’il me faudra. J’espère de tout cœur que mon entourage sera patient avec moi. Car j’ai conscience d’être un boulet mais je suis votre petit boulet d’amour à vous, non ?