Monter à cheval

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Monter à cheval, c’est un sport. Celui qui prétend le contraire n’y connaît rien ou il n’a jamais testé.

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Je vais ici parler de ma propre expérience, comme à chaque fois. Donc, jockeys, dresseurs, ceux qui pratiquent le saut d’obstacles, l’équithérapie et autres, calmez-vous. Et lisez ce texte en gardant l’esprit ouvert. Parce que je pratique uniquement la monte à cheval pour me promener, faire des randonnées ou des rallyes. Des parcours de plusieurs heures à travers routes, bois, carrières et champs. Je pratique ce sport avec mon père, nous avons donc chacun notre monture. Et nous ne visons pas les concours, les grands prix ou les champs de course. Non, nous nous promenons par pur plaisir. Et nous adorons ça!

Car oui, monter à cheval est un sport mais pas seulement, c’est aussi un mélange de concentration, de patience, de vitesse et de risques pris. Nous n’avons pas de vieux chevaux avec lesquels il faut y aller doucement donc, les balades sont souvent bien rythmées. Et c’est ça qu’on aime. On sait où l’on peut lâcher nos chevaux et où l’on ne risque aucun accident, normalement. La balade en soi, qu’elle dure 30 minutes ou 4h30 est un pur moment de bonheur et de relaxation.

À chaque fois que je me retrouve à dos de cheval, je me dis “Qu’est-ce que ça fait du bien!” Et je ne voudrais plus en descendre car c’est le seul moment durant lequel j’échappe à ma vie d’adulte. Une fois avec mon équidé, je suis juste une fille qui aime son père et qui profite des bons moments passés à cheval. Il y a des jours où je voudrais que cela dure bien plus longtemps. Ou que le temps s’arrête pour me laisser en profiter pleinement. Que j’aie le pouvoir de presser le bouton “PAUSE” quand j’en ai envie.

Monter à cheval, c’est aussi la création d’un lien fort et indéfinissable avec sa monture. On ne sait jamais prédire ses réactions. Evidemment, cela reste un animal. Mais le lien est là, il se crée rapidement et devient de plus en plus fort au fil du temps. Votre cheval finit par vous comprendre. Ils sont dotés d’une intelligence étonnante. Ils comprennent ce qu’on leur demande, ils savent très bien se faire comprendre aussi. Et ils savent quand ils font bien et quand ils font mal aussi. Ils sont parfois blagueurs, râleurs, inquiets ou encore câlins. 

Chaque cheval est unique, tout autant que le lien qui se crée avec son cavalier. L’animal ressent tout, y compris vos émotions. Une fois ce lien créé, il sait reconnaître lorsque son cavalier est triste, heureux, inquiet ou fâché. Il le sait et je trouve cela impressionnant. Ce sont de petites éponges à émotions. Le plus touchant, c’est l’amour qu’il vous montre en retour. Il le montre à sa manière bien sûr et c’est tellement beau! Cela prouve qu’il vous respecte et qu’il vous a accepté. Il se frotte à vous, il vous sent, il pose sa tête sur votre épaule, il vous laisse le caresser ou s’asseoir à côté de lui quand il est couché. C’est magique.

Je suis ébahie devant le fait qu’une bête si imposante puisse se comporter comme un petit chien en quête d’affection. En allant en prairie le voir, il va jusqu’à reconnaître votre voix et votre odeur. Il vous laisse accéder à son espace de vie car il vous connaît, il sait que vous êtes là pour lui et que vous agissez pour son bien-être. Il sait que vous n’allez pas lui faire de mal, jamais.

Parfois, ils ont des sautes d’humeur, surtout les juments. Parfois, ils ne veulent pas enfiler le licol, ils ne veulent pas vous suivre ou se laisser attraper. C’est là que la patience entre en jeu. Il faut les laisser faire tout en leur faisant comprendre qui est le patron, en mode: “OK, piques ta crise ! Après on y va”. Une fois attrapé, brossé et sellé, vous montez à cheval et c’est à ce moment-là que la magie commence. Mon père a toujours dit: “Si on est sur leur dos, c’est parce qu’ils le veulent bien t’sais!” Oui, ils le veulent bien, ils nous accordent ces instants de partage et de joie parce qu’ils sont d’accord avec cela, d’accord avec nous. Et qu’est-ce qu’on est chanceux!

J’adore ces moments passés avec mon cheval, du nettoyage du box à la longue promenade dans les bois, en passant par le décrassage des sabots et du pelage. Je chéris cet animal plus qu’il ne puisse s’en rendre compte. J’attends la prochaine balade avec impatience pour ressentir, à nouveau, cet ensemble de sensations. Ce qui me fait me sentir plus vivante que jamais! Une fois l’équidé lancé à pleine vitesse, la sensation de liberté est forte, les cheveux et les crins au vent. Le ressenti de la musculature se mouvant sous mon corps, le bruit des sabots martelant le sol et son souffle régulier, on a juste envie de continuer. Au pas, calmement, on profite aussi, on passe dans les flaques d’eau, on saute au-dessus des branches.

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Et il nous arrive aussi d’être surpris et pris de court par le comportement des autres usagers de la route. Ils ne pensent pas au fait qu’un cheval reste un animal et reste donc totalement imprévisible. Oui, le cavalier est sur le cheval pour le tenir et le maîtriser mais lorsque le comportement des autres usagers de la route le surprend ou le terrorise, il va réagir. Tout comme un être humain en fait. Seulement l’équidé va soit faire un écart, soit se cabrer ou encore tomber ou éjecter son cavalier. Là, ça rigole moins, la sensation est moins agréable. Si personne n’est blessé, hourra! Si pas, direction l’hôpital de toute urgence et bon courage!

Dans le meilleur des cas, on se relève, on rattrape l’animal et il faut remonter. Il faut remonter de suite pour ne pas rester sur un échec. Et aussi, pour faire comprendre à l’animal que ce n’est pas parce que vous faites une chute que vous allez le laisser tranquille. Sinon, il vous éjectera dès qu’il en aura marre. Au contraire, une fois vos esprits retrouvés, vous remontez. Et on reprend le circuit comme si de rien n’était.

Vous devez remonter car cette chute n’était pas la première et ne sera pas la dernière. Et vous devez vous dire que ça va aller parce que ça doit aller. Vous reprendrez du plaisir peut-être pas dans les minutes qui suivent surtout si la douleur vous terrasse. Mais peut-être le lendemain ou lors de la prochaine balade. Car votre meilleur ami n’a pas voulu vous faire de mal, il n’a d’ailleurs certainement pas compris ce que vous faisiez par terre. Alors que deux secondes plus tôt, vous étiez sur son dos. Il veut juste passer de bons moments avec vous et se dépenser. Alors ne prenez surtout pas peur et remontez. Vous êtes plus fort que la peur elle-même.

Je remonte à chaque fois, la peur ne fait que passer car dix minutes après, je rigole de ma chute et mon équidé se frotte à moi. “Aller, on a râté et on ratera encore, c’est pas grave!” Sa patience me semble toujours éternelle car il attend, il vous permet de remonter et de retenter l’expérience, encore et encore, on dirait qu’il ne s’en lasse jamais. Remarquez, c’est à chaque fois différent. Le bonheur, le parcours et les sensations ressenties aussi. Aucun jugement, aucune représaille, il est là et il est là pour vous uniquement. Peu importe ce qu’il se passe, bien ou mal, il vous regardera de la même façon, il vous accueillera de la même manière, il attendra toujours la prochaine caresse ou le prochain bonbon avec la même envie. C’est ça le bonheur!

Sur ce, je laisse ma vie d’adulte là, j’enfile mon pantalon d’équitation et je pars m’évader à cheval. Parce que c’est ce dont j’ai le plus besoin.

Catégories : Réflexions. Étiquettes : cheval, équitation, monter à cheval, passion, et sport.