Fleur ou mollusque?
Vous vous levez, vous dites bonjour. On vous donne quelque chose, vous dites merci. Vous demandez quelque chose ou un conseil, vous dites s’il vous plaît. Vous vous couchez ou quittez un endroit, vous saluez ou dites au revoir. Ça c’est la théorie.
Au niveau pratique, on en est loin, même très loin. Je le constate tous les jours. La vie, en général, ne nous fait pas de cadeaux et les humains sont là pour nous le faire comprendre. De manière générale, les gens ont le visage fermé, l’air méchant, triste ou embêté par rapport à quelque chose. Ils ne disent pas bonjour, pas tous.
Bien sûr, il y a des exceptions mais j’écris ici de manière générale et toujours par rapport à ce que j’ai vu, vécu et ressenti.
Donc chers amis courtois, ne vous sentez pas visés et ne prenez pas les réflexions de cet article pour vous mais ouvrez vous et avouez que j’ai raison. Ou du moins, qu’une part de ce qui se dit ici n’est pas totalement fausse.
Donc, les gens ont le visage fermé. Ils vous croisent mais sont absents mentalement. Ils n’ont pas l’air de ressentir quelque chose mais juste d’afficher un air meurtri, un air fatigué de la vie. Et j’ai constaté que c’est soit blanc, soit noir.
Soit ils étaient perdus dans leurs pensées, ils vous regardent, s’illuminent le temps d’un instant, vous disent bonjour et en prime, vous sourient. C’était le côté blanc, le beau côté hypothétique et celui que tout le monde apprécie.
Le côté noir, c’est lorsque vous dites bonjour à la personne et qu’elle reste fermée. Elle ne répond pas à la salutation. Elle vous regarde et vous ignore ou encore pire, elle vous ignore tout court. Elle reste donc fermée, c’est le côté noir. Le côté donc que les gens n’apprécient pas, le côté dont tout le monde sait faire preuve mais que l’on préfère ne pas montrer ou ne pas voir. Mais vous savez, on a tous un côté blanc et un côté noir.
Je plains ceux qui sont bloqués de ce côté-là. Soit ils vivent quelque chose de terrible, subissent et font avec car ils n’ont pas le choix. Soit ils sont aigris, pauvres d’eux !
Les gens qui sont bloqués du côté blanc existent aussi. Ces personnes là sont sensationnelles, toujours ouvertes, de bonne humeur, elles ont simplement la joie de vivre et l’affichent ouvertement. Je suis heureuse pour vous vraiment, mais c’est trop. Vous montrez trop, avec trop d’enthousiasme.
Pour les côtés noirs, vous paraissez donc invivables. Et pour les côtés gris, les entre-deux, on a l’impression de ne pas en faire assez, d’être largués, dépassés. Vous êtes passionnants mais vous pouvez vous exprimer moins fort. Les côtés blancs vous comprennent très bien, les côtés gris ne sont pas sourds et les côtés noirs ne veulent pas vous entendre.
Nous, les côtés gris, on fait notre maximum pour afficher le bon côté en temps voulu. Il arrive que l’on se trompe mais, rassurez vous, ce n’est pas contre vous, on a juste pas fait exprès. En lieux ou situations inconnus, on a parfois du mal à savoir comment se comporter. Du coup, pour se protéger, on se ferme. On fait comme on peut et l’on ressemble du coup, fortement à une huître.
Personnellement, je vois les côtés blancs comme de jolis et grands tournesols. Les côtés noirs comme des moules et les côtés gris comme des huîtres. Les moules pourraient s’ouvrir autrement que sous l’effet de la chaleur. Les tournesols pourraient parfois baisser la tête. Et les huîtres pourraient s’ouvrir plus souvent, pas seulement en bonne compagnie.
Que l’on soit mollusque ou fleur, je crois que l’on fait tous de notre mieux, que l’on vit tous des épreuves.
La vie ne fait pas de cadeaux et n’en fera jamais. Quand je vois certaines personnes et l’expression de leur visage, je me dis que jamais je ne voudrais être dans leurs chaussettes ! Jamais je ne voudrais me retrouver à leur place. Chaque individu transporte ses propres bagages (pour certains, c’est sous les yeux) et vit ses propres expériences. Nous avons juste la possibilité de décider de l’afficher ou non. Mais, sachez une chose, mes grands tournesols si vous continuez à être si imposants et si démonstratifs, personne ne viendra vers vous, vous nous intimidez…
Et mes petits mollusques, si nous continuons à rester fermés, personne ne voudra nous ouvrir et venir vers nous. Nous devons apprendre à oser, à nous ouvrir, pour parcourir le monde et découvrir de nouveaux horizons et de nouvelles possibilités. Il y a tant à tester !
Car si nous restons fermés, rien ne se passera jamais. En tant qu’huître, je projette de m’ouvrir petit à petit, face aux personnes, lieux et situations qui en valent la peine.
Et vous, prévoyez vous de baisser un peu la tête ou de vous ouvrir avec douceur ?